Eveil, 2024, encre et acrylique sur toile 29 x 81 cm
L'Écho des Silences « Il scrute ce qui ne se voit pas, il invente, comme un archéologue de l'au-delà, un espace et un temps supérieurs. » Michel Lagrange Il y a plus de vingt ans, un voile s'est déchiré, révélant à Dominique Meunier les contours d'un monde dont nous n'apercevons que l'ombre. De cette traversée silencieuse, il a rapporté une vision qu’il traduira dans un art qui sonde les profondeurs de l'âme et du monde, là où les silences résonnent d'une présence impalpable. Il y a chez Dominique Meunier une quête de l'invisible, une volonté de traduire l’ineffable. Il ne peint pas le monde tel qu'il se donne à voir, mais tel qu'il se révèle dans le royaume secret des interstices de la perception, là où les frontières entre le réel et l’imaginaire s'estompent et se confondent. Son art est une odyssée silencieuse au cœur de l’être, une exploration des contrées intérieures où la lumière et l’ombre tissent des liens invisibles. Des paysages de l’âme se déploient, tissés de contrastes et de mystères, où le visible et l’invisible se confondent dans une danse infinie. Ses toiles sont des énigmes offertes au regard, des fragments d’un langage secret que seul le cœur peut déchiffrer. Chaque toile est un poème silencieux écrit avec la matière et la lumière. Des formes émergent des ténèbres, puis s'estompent comme des apparitions fugaces ; des contours se dessinent dans le clair-obscur, comme des souvenirs fragmentés, des réminiscences d'un monde entrevu. On se laisse absorber par les nuances subtiles, les textures vibrantes, les jeux de lumière et d'ombre qui sculptent l'espace de la toile. On y devine des territoires silencieux, des espaces où le temps se suspend. Un art de la suggestion, du non-dit, de l'impalpable. Un art qui ne cherche pas à représenter le visible, mais à révéler l'invisible, à donner forme à l'ineffable. On ne regarde pas ces tableaux, on les traverse, on se laisse porter par leur flux, par leur mystère. Ses toiles sont des fenêtres ouvertes sur un ailleurs, des seuils entre deux mondes, des espaces liminaux où le spirituel se révèle. Elles n’offrent pas de réponses, mais ouvrent des portes, des passages vers un territoire inconnu où les questions résonnent avec une intensité nouvelle, dans cette suspension du temps et de l'espace propre à la liminalité et propice à l'expérience spirituelle. Il ne s’agit pas de comprendre, mais de ressentir, de se laisser absorber par le mystère, de plonger au cœur de l’inconnu, dans cette zone frontière où l'âme s'ouvre à une dimension transcendante. Elles sont des invitations à ressentir la vibration des présences impalpables, à une véritable communion spirituelle avec un au-delà perceptible dans cet état liminal. On y cherche un sens, une vérité, un écho de notre propre voyage intérieur, une quête spirituelle qui trouve son écho dans ces espaces de transition. Un souffle. Un murmure. Un silence habité. Une lumière qui tremble à l’orée des ombres. De l’obscurité surgit la lumière, du silence naît un chant. L’œuvre de Dominique Meunier est une danse perpétuelle entre ces deux pôles, une exploration des contrastes qui façonnent notre existence. Ses toiles sont des espaces où s’affrontent l’ombre et la clarté, le terrestre et le céleste, le visible et l’invisible. Mais de cette lutte émerge une harmonie fragile, une beauté singulière, comme une cicatrice lumineuse témoignant d’une transformation profonde. Il ne s’agit pas de choisir entre l’un et l’autre, mais de contempler la tension qui les unit, la force créatrice qui jaillit de leur rencontre. Ses séries "Franchissements : entre ce qui est et ce qui mue" et "Suites Célestes de l’Invisible et des Apparitions" offre une double lecture du temps et de l'éternité, des rythmes de la nature et des aspirations spirituelles. Les "Franchissements" préparent le terrain pour l'exploration spirituelle des "Suites Célestes". Les seuils franchis dans la première série ouvrent la voie à une ascension vers le spirituel dans la seconde. Les "Franchissements" représentent le chemin et les "Suites Célestes" la destination, ou plutôt l'état d'être atteint après le passage. Dans les deux séries, la liminalité est étroitement liée à la spiritualité. Les espaces liminaux deviennent des portes d'accès vers une dimension spirituelle, des lieux où le contact avec l'invisible et le divin devient possible. Il y a une dimension onirique dans cet art, une invitation à plonger dans les profondeurs de l'inconscient, à explorer les recoins les plus secrets de notre être. Et il y a cette dimension spirituelle, une recherche de sens, une quête d'unité. Les toiles de Dominique Meunier semblent vouloir nous relier à quelque chose de plus grand que nous, à une force invisible qui traverse le monde et qui nous habite. Un art qui nous invite à la rencontre de notre propre mystère, là où les échos d’une vérité enfouie résonnent au plus profond de nous. Car au-delà du miroir, au-delà du visible, se trouve un monde d'une infinie richesse, un monde que seul le cœur peut contempler. |