L'œuvre de Dominique Meunier à travers le regard des critiques

Les critiques s'accordent à reconnaître la puissance évocatrice de ses compositions, où la nature est moins un sujet qu'un médium pour exprimer des émotions universelles. Pour Michel Lagrange, ces paysages sont le fruit d'une quête alchimique, une transmutation de la matière en énergie pure. Christian Noorbergen y voit des cosmogonies personnelles, des reflets de l'univers infini. Caroline Canault souligne le caractère méditatif de ses œuvres, qui invitent à un passage continuel entre le réel et l'invisible. Sarah Heussaff met en avant leur impact émotionnel, provoquant une véritable catharsis chez le spectateur. Michel Woronoff explore la dimension onirique et symbolique, tandis que Hanen Marouani insiste sur l'importance de la lumière comme révélateur de l'invisible et du sens.

Tous convergent vers l'idée que l'art de Dominique Meunier est une invitation à la recherche du sacré. Ses paysages sont des espaces intérieurs, métaphore de l’âme humaine, où se déploient les interrogations existentielles et les émotions les plus profondes. Ils sont peuplés de symboles, invitant chacun à une interprétation personnelle. La lumière, omniprésente dans ses œuvres, joue un rôle essentiel en révélant l'invisible et en créant une atmosphère à la fois mystique et apaisante.

L'œuvre de Dominique Meunier est une invitation à un voyage intérieur, une quête spirituelle qui nous invite à nous reconnecter à la nature et à nous-mêmes. Ses paysages sont des portes ouvertes sur un univers intérieur riche et complexe, où l'art et la spiritualité se rencontrent.

Textes en références, ci-dessous. 

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Clarté intime, huile et encre sur toile, 50 x 60 cm

Une Œuvre au Noir au sens alchimique

Dans ses œuvres, ce qui compte, ce ne sont pas tant les jeux subtils de la lumière et des ombres, de l'obscurité et des trouées de lumière fulgurante, que le dépassement des apparences au seul profit de l'invisible. Dominique Meunier est un homme de foi, un peintre d'icônes. Il ne veut pas des sentiers battus sur lesquels il est confortable de s'avancer. Il scrute ce qui ne se voit pas, il invente, comme un archéologue de l'au-delà, un espace et un temps supérieurs. Un spectateur amateur de son univers en suspension se trouvera transfiguré devant un tel déploiement de formes où la profondeur égale l'altitude, de couleurs fondues et libres de se déployer, de chaos en train de se métamorphoser en apparitions fantastiques, oniriques, religieuses, au sens où la religion nous relie à ce qu'on ne saurait voir, à ce qui nous concerne en plus haut lieu. Au-delà de nos douleurs, car il faut sans doute avoir souffert, comme le Christ, présent en plusieurs toiles, et vaincu pour oser se lancer sur des chemins de si haut vol. Il y a paradoxalement dans cette peinture lourde de matières, que l'artiste sculpte à tour d'esprit, un essor de l'âme offrant au visiteur une échappée belle hors d'un espace et d'un temps réducteurs, une envolée lyrique, une transcendance assumée. Ce sont des pages de méditation, qui traduisent l'impatience qui devrait être la nôtre de sortir par le haut de notre prison quotidienne. Leçons du Maître Vent qui n'est que spirituel, hymne d'un contemplatif à l'écho du sacré. Voilà ce qui me paraît l'essentiel d'une démarche à ciel ouvert, d'une élévation méritée, accueillant la beauté comme la preuve que nos yeux charnels doivent laisser le plus beau rôle aux yeux de l'âme. On dirait que ce pionnier de l'invisible est le traducteur officiel, mandaté par quelque puissance divine, pour rendre compte de la dimension sacrée de la création naturelle. Ainsi, les ombres et les lumières n'ont de naturel que l'apparence. On trouve ici une Œuvre au Noir, au sens alchimique. Cette peinture est préparée pour le Grand Œuvre. Car en réalité, elle appartient à des courants supérieurs, à des jeux de mémoire qui n'ont pas oublié l'alchimie de nos noces d'or avec tout ce qui nous dépasse, et dépasse même l'angoisse de notre époque incrédule et profane. Avec l'art de Dominique Meunier, on entre dans le temple et l'on est pardonné, rédimé. Une telle vocation artistique, ce n'est évidemment pas un jeu, c'est une édification de soi, un destin.

Michel Lagrange. Écrivain et poète, lauréat de l'Académie Française. Il est l’auteur de plus de soixante-dix ouvrages dont certains sont des livres de bibliophilie écrits en collaboration avec des artistes contemporains comme ses amis Pierre Soulages, Bernard Foucher, Pierre-Yves Trémois. Il est salué par René Char, Pierre Emmanuel, Claude Vigée, Yves Bonnefoy, Léopold Cedar Senghor, Marguerite Yourcenar. Il a obtenu de nombreux et prestigieux prix : Prix de l'Académie française, Chevalier des Palmes Académiques, Officier des Arts et Lettres, Prix Marie Noël, Chevalier de l’Ordre National du Mérite et, Président du Centre Régional du Livre en Bourgogne (2006-2011).

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Agapè, huile et encre sur toile, 116 x 89 cm

Territoires d’art, de ciel et de lumière

Chez Dominique Meunier, le geste est libre et libère la pensée, et l’ailleurs habitable est son territoire. Création enciellée venue des tréfonds de l’âme, en descente infinie, en surgissement constant, en plénitude lumineuse. Peintre de la fragilité, du presque rien et de l’essentiel, il immacule sans fin l’étendue. On voit chez lui des paysages traversés d’univers, dans l’ignorance absolue des limites, des épaisseurs et des évidences. Paysages fragmentaires en élévation, en vastitude mentale, toujours densément habités de tous les lointains.

Dans une combinatoire aimantée de références picturales subtilement intégrées, de Spilliaert à Frédéric Benrath, Dominique Meunier explore au-dedans les passerelles de la peinture et de la lumière. Il enchante les frontières du visible. Il sait prendre distance avec les facilités de l’ego, avec la fascination sommaire des riches couleurs, et les jaillissements gestuels. Sa gamme est assourdie, souple et retenue, il n’épuise pas l’instant, et laisse venir à lui les murmures profonds des très sensibles tensions intimes. Dans ses sensibles respirations d’art, dans l’approche ténue d’une possible sérénité, et dans les forts tressaillements de l’existence, Dominique Meunier sacre à vif les confins de monde. D’une fluidité nuageuse et gestuelle, il délivre les enveloppes terrestres qui s’agitent au fond des espaces du dedans. Art d’effacement, précaire et cosmique, décanté et allusif.

Art de tensions vitales, sans pesanteur et sans borne. Art d’affleurements chromatiques et de failles ouvertes entre ce qui est et ce qui mue. Peinture des profondeurs enrichie des nécessaires contradictions assumées ente opacité première et lumière vivante, entre expérience de mort imminente et regard de plein ciel, entre mémoire des mondes éthérés et dure expérience humaine. La nature est sa patrie infinie, à la fois omniprésente et lointaine, et toujours en vivante gestation. Elle est comme une terre promise transcendée par le rêve.

Une force souterraine est en action, omniprésente, coextensive à toute surface peinte Intemporelle, elle oxygène au profond l’espace sans fond du fond de l’œuvre… Et la matière palpite.

Les éléments s’unissent, œuvrant ainsi un espace infiniment ouvert. Les denses couleurs de l’artiste absorbent les contours, en masses profondes qui dématérialisent le monde. En surgit une peinture quasi cosmique, en degrés chromatiques, en niveaux de conscience, en fines émergences sans cesse renouvelées.

Tout enfonce et tout renaît, exaltant la tension des demi-teintes qui s’étagent jusqu’aux lumières délivrées, quand la matière se déploie sans limite dans l’espace innombrable. Chocs plastiques de ces étapes, créant, plus que stridences et percussions, subtiles et infinies résonances, où les couleurs vibrent, fascinent et s’étreignent, jouant à fond leurs mystérieux rôles psychiques. Il n’y a plus d’horizon, l’horizon est partout. Très troublante, une contagion douce et forte agit, par l’effet d’art d’une peinture de haute substance, quand l’intériorité la plus secrète s’arrime aux chants du monde. L’obsession de Dominique meunier : « Construire un arbre de paix ».

Dans ses paysages évidés, et dans l’effacement des plaies mondaines, la surface des choses est balayée. Et l’espace tout entier respire.

Christian Noorbergen. Critique d'Art

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Abysses, huile et encre sur toile, 80 x 60 cm

Splendeur des lumières furtives dans une obscurité concertée.

Comment introduire cette œuvre multiple et déconcertante ? Peut-être en se laissant égarer sur ces chemins au risque de se perdre. C’est tout un univers qui apparaît peu à peu au rythme de ces pages, de ces images. Présence de sources sombres, d’abîmes rocheux, de forêts multipliées à l’infini. Peu de personnages et, encore, à peine esquissés. Mais il serait vain de réduire cette œuvre à une représentation de paysages, même si les images sont fortes et prégnantes. Il s’agit de bien autre chose. Nous pénétrons dans un univers onirique, à la fois rêvé et ressenti. On pressent que le peintre ne s’y aventure qu’avec respect, ce qui n’exclut pas une jubilation certaine.  Les images se mêlent, tantôt dotées d’une lumière apaisante, d’un bleu tendre mais, le plus souvent, ce sont de terres vertes, des ocres, des bruns à la limite du noir qui nous invitent à la prudence. Contraste entre ces eaux obscures aux bleus et verts inquiétants et ces rocs déchiquetés, tellement chinois dans leur inspiration. Pierres clivées, feuilletées des falaise, horizons clairs qui invitent à l’espoir, sérénité des glaces bleutées quasi transparentes et, parfois, le bleu profond de l’océan. La lumière aussi s’impose, toujours en fond de tableau comme un signe d’espoir, tantôt d’un blanc laiteux, tantôt rougeoyante, au sortir d’un nuage terre de Sienne, comme l’explosion d’une joie immense. Mais n’ayons garde d’oublier les arbres, tantôt placés en rangs serrés et où s’ouvre un chemin vers une lumière incertaine, tantôt isolés et luttant seuls contre quelque ouragan, abritant les eaux sombres des étangs, secouant leur chevelure ou s’éloignant en files serrées vers un infini incertain.

Il faut encore aller plus loin et prendre garde aux textes du peintre qui accompagnent les tableaux. On y découvre encore une autre lecture, celle d’une révélation comme on peut en connaître quand on s’est aventuré aux portes de la vie et de la mort. On comprend alors que chaque tableau est, non seulement une aventure picturale mais aussi un effort pour approcher le sens de la vie, pour lire dans la Nature les grands secrets de notre présence en ce monde, les courants telluriques qui nous portent sans que nous en ayons conscience. En ce sens l’œuvre de Dominique Meunier est une tentative pour mieux comprendre l’Univers au prisme de la nature. Le peintre s’aventure au bord du gouffre, sûr de la présence de quelque chose au-delà des apparences, conscient que son parcours est sans fin mais confiant aussi dans la probité de sa quête. Comme d’autres, les Poètes, les Musiciens, les Philosophes aussi, Dominique Meunier connaît les risques de sa tentative mais, comme le dit Platon, « c’est un risque mais c’est un beau risque ». 

Michel Woronoff. Professeur émérite des Universités, Président honoraire de l’Université de Franche-Comté, Président honoraire de la Conférence nationale des Académies de province (CNA). Auteur et traducteur, spécialiste d’Homère. (Avant-propos du livre "Aux bords de l'absence et de l'imperceptible - Dominique Meunier") 

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Entrevoir

Entrevoir... une lueur d'espoir, huile et encre sur toile, 100 x 70 cm

Dominique Meunier, Entre-deux-mondes

Son approche contemplative du paysage traduit une vision mystique de la nature et de la vie. Elle met l'accent sur l'importance du rendu atmosphérique et des effets de lumière annonçant le cheminement d’un monde à l’autre.

« Nous vivons dans un univers énigmatique où il existe une communication secrète entre le monde naturel sensible et le monde surréel invisible, et je cherche à la montrer »

Après avoir vécu une expérience aux frontières de la mort, Dominique Meunier est animé par le désir de rendre perceptible le lien entre le réel, le territoire vital et l’espace ténébreux de la finitude. Un cheminement d’un univers à l’autre tel un voyage dans lequel rien ne se perd et tout se transforme. Sur sa toile, ce passage se traduit par une expansion-rétractation qui se propage de façon circulaire ou horizontale et verticale, de la terre vers le ciel et vice versa. La composition prolifère comme un nuage atomique, capturé dans son éternelle explosion. Dans ce processus de surgissement, le silence prend toute sa place. Il marque une suspension temporelle, un espace dans un ressenti d’éternité.

Au gré de son intuition et de la rencontre avec les aléas de la matière, l’artiste intervient sur l’état de bouleversement. Fasciné par l’empreinte du temps sur la matière, il cherche, creuse, racle par touches et effets texturés à l’aide de mortiers biologiques et de différentes pâtes à structure. Avec son couteau, sa truelle et sa main, il élabore ainsi un fond. C’est un travail en mutation vers l’essentiel qui aboutit vers un dépouillement. Il est soutenu par des variations chromatiques relativement sobres, nuancées de bleu, de noir et de crèmes dorées. Puis, à l’aide de pigments naturels, de l’acrylique et de l’huile, le peintre compose des fragments, des accidents.

« Je travaille « alla-prima », dans le frais avec une gestuelle rapide, je dirai presque physique. Là, commence un jeu de construction, de déconstruction et d’épaisseur. Je sculpte, je cherche à magnifier la matière, à la spiritualiser. Je ne fige pas, je m'offre l'opportunité de voir naître la deuxième impression, celle qui, du tourment à l'apaisement, permet d'y voir plus clair. »

Tout est question d’avancement et de déplacement. Les mouvements guidés par la main de l’artiste, participent à cette impression de trajectoire ouverte, de sensation de dépassement, au-delà de la limite, de la frontière, vers une destinée travaillée avec le soin de revitaliser sa contingence.

Les effets de textures, d’empâtements et de modulations par ajout et retrait, orientent vers un équilibre dynamique, une impression de continuité. Les ruptures, fêlures et craquelures apportent une forme à l’espace qui relie et qui sépare.

« Je cherche à analyser sans cesse les lignes, veines, creux, interstices, les rythmes telluriques et mouvements magmatiques pour ouvrir des passages vers la plénitude du sensible et montrer l’indicible par les flux de lumière sur la toile qui révèlent le divin dans la nature et chez l’homme. »

Dans une logique de lien végétal et organique, l’harmonie du rapport de l’homme à la nature prend une nouvelle dimension. Le peintre vit à la campagne, les arbres entourent son atelier. « L’arbre est énergie, en mouvement perpétuel, souvent dans le presque invisible. Il veut être compris et parle à sa façon. Il prend le corps à témoin et il nous charge de ses messages. Pilier de notre monde intérieur dont il assure l’équilibre, il est le devenir spirituel de l’homme »

Arbres, forêts, champs, cieux, montagnes… Les paysages se déploient et offrent un nombre incalculable d’apparences à l’état d’énigmes. Ce sont des terrains de questionnement dictés par l’aléatoire où le spectateur construit sa propre représentation. Des formes abstraites se combinent à d’autres entités syncrétiques ; des signes iconiques, des présences suggérant des perceptions plus archaïques : un christ sur sa croix, un corps, un portail… Ces indices mettent de l’ordre dans le chaos et participent à la capture de l’éphémère. Leur apparition-disparition répondent à l’éloge du geste de l’artiste qui questionne le spirituel.

Conçu comme autant de substitutions que de liaisons inattendues, le travail de Dominique Meunier se lit tel un continuum sans fin. De la profondeur à l’illumination, de l’obscurité à la révélation, ce véritable parcours éblouissant de paysages réinventés, bousculés, apporte un morceau de rêve, une porte d’accès où le memento mori résonne. L’extase est poétique, vibrante et mélancolique.

Caroline Canault, Critique d'art (voir lien)

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Interférences lumineuses, encre sur toile, 59 x 59 cm 

Sur la scène artistique contemporaine, Dominique Meunier s’impose comme une figure dont les œuvres non seulement capturent mais sondent l’éphémère en le transcendant, un voyage rendu à travers ses toiles profondément atmosphériques. Ses œuvres récentes, chacune un mélange contemplatif d’huile et d’encre, forment une série évocatrice qui engage les spectateurs dans des méditations sur l’existence, la spiritualité et le lien de l’humanité avec le monde. À travers l’abstraction éthérée, Dominique Meunier invoque une résonance métaphysique rarement rencontrée dans la peinture contemporaine, positionnant son art comme un contrepoint aux tendances matérialistes et superficielles d’aujourd’hui. À une époque qui s’appuie fortement sur l’hyperréalisme et la précision numérique, ses toiles sont des poèmes visuels, insistant tranquillement sur l’exploration de ce qui se trouve au-delà de la vue, ce que Kierkegaard pourrait appeler « l’intériorité infinie » de l’expérience humaine.

Le parcours personnel de Dominique Meunier vers la peinture a commencé dans un cadre familial, où le langage de l’art a été transmis par sa mère, elle-même peintre. Sa carrière, cependant, n’a pas été un chemin simple, du mentorat à la maîtrise. Il s’agissait d’un chapitre professionnel dans l’industrie de la sérigraphie, où il a acquis une compréhension intime des encres sur divers supports. Ce fondement technique se ressent dans les couches fluides et nuancées de ses œuvres actuelles, où l’huile et les encres s’entremêlent pour créer à la fois texture et profondeur. Le tournant existentiel qui l’a poussé à se consacrer pleinement à la peinture sert de repoussoir narratif à la turbulence silencieuse de son art ; c’est comme si le choix de Dominique Meunier d’abandonner tout le reste pour l’art reflétait la poussée de ses peintures contre les frontières de la représentation. Son esthétique véhicule un rejet du bruit, choisissant plutôt de laisser place au silence et à l’introspection, une proposition audacieuse à l’ère de l’information incessante.

Les contributions de Dominique Meunier à la scène artistique contemporaine sont significatives non seulement par leur maîtrise esthétique, mais aussi par leurs fondements philosophiques. Ses œuvres résistent à la tentation de la superficialité, s’engageant plutôt dans ce qui est profond, invisible et éternel. À travers un langage visuel imprégné de recherche spirituelle, Dominique Meunier invite le spectateur à se confronter aux questions fondamentales de l’existence et de la connexion, offrant un contre-récit à un monde de l’art souvent obsédé par la nouveauté. Ses toiles, dans leur présence à la fois silencieuse et insistante, nous rappellent la capacité de l’art à pénétrer dans l’âme, à éveiller en nous un sentiment d’émerveillement et de révérence. Dominique Meunier est ainsi une figure rare de la peinture contemporaine, dont l’œuvre non seulement reflète le monde intérieur, mais le transforme, ouvrant des espaces de contemplation et de communion.

Dominique Meunier occupe un espace unique et contemplatif au sein de la scène artistique contemporaine. À une époque où une grande partie du monde de l’art est captivée par le spectacle, l’immédiateté et l’esthétique numérique, le travail de Dominique Meunier est une contre-force discrète, fondée sur la métaphysique et l’introspection. Ses peintures sont presque anachroniques dans leur vénération de l’invisible, du spirituel et du contemplatif. Alors que de nombreux artistes explorent aujourd’hui avec urgence des thèmes sociaux, politiques ou environnementaux, Dominique Meunier se tourne vers l’intérieur, sondant des questions existentielles intemporelles sur la nature de l’être, la présence du divin et la place de l’humanité dans le cosmos. Ce faisant, il redonne un sens de la profondeur et du caractère sacré à l’art contemporain, nous rappelant le but ancien de l’art en tant que pont entre le matériel et l’immatériel.

Les œuvres d’art de Dominique Meunier sont cruciales pour la société car elles offrent un espace d’introspection dans un monde de distractions incessantes. Ses toiles offrent un moment de silence, invitant les spectateurs à ralentir et à s’engager dans des questions souvent négligées dans la précipitation moderne. Son utilisation de formes et de symboles qui font allusion à des univers spirituels et religieux – comme des énergies tourbillonnantes, des lueurs douces et des vides ombragés – évoque un sentiment d’émerveillement et de contemplation, entraînant les spectateurs dans un dialogue avec l’inconnu. Dans une société préoccupée par la satisfaction immédiate et l’engagement superficiel, le travail de Dominique Meunier ramène les spectateurs aux mystères essentiels de la vie, les appelant à confronter les idées de foi, de mortalité et de leurs propres liens intimes avec le monde qui les entoure.

Philosophiquement, l’art de Dominique Meunier plonge dans des idées qui se situent à l’intersection de la spiritualité et de l’existentialisme. Ses toiles reflètent la croyance en une réalité au-delà de ce qui est visible, la conviction qu’il y a quelque chose d’éternel et de sacré tissé dans le tissu de l’existence. Son approche résonne avec des penseurs existentialistes comme Martin Heidegger, qui voyaient l’art comme un moyen de « révéler » des vérités que le langage seul ne pouvait pas capturer. Pour Dominique Meunier, la peinture devient un véhicule pour explorer ce que Heidegger appelait le Dasein, ou l’expérience de « l’être-là ». Les couches, les textures et les formes mystérieuses de son travail suggèrent une danse intime entre la présence et l’absence, entre ce qui est tangible et ce qui échappe à la perception. L’art de Dominique Meunier n’est pas une question de réponses, mais d’approfondissement des questions, un processus qui fait écho à la croyance de Heidegger en l’importance de demeurer dans le mystère.

Un poète qui correspond à la vision de Dominique Meunier est Rainer Maria Rilke, dont la poésie résonne avec les thèmes de la spiritualité, de la nostalgie et de l’ineffable. À l’instar de Rilke, Dominqiue Meunier navigue dans un monde d’ombres et de lumières, créant des images qui oscillent entre la présence et l’absence, la vie et la mort. Dans les Élégies Duino de Rilke, par exemple, il écrit sur « l’invisible » et les espaces ineffables qui hantent l’expérience humaine, déplorant notre séparation d’une beauté d’un autre monde, à la fois éternelle et insaisissable. Les peintures de Dominique Meunier, de la même manière, semblent émerger et se dissoudre dans l’éthéré, capturant non pas le monde concret mais le domaine de la suggestion, de l’esprit, de ce qui se trouve juste au-delà de notre portée. Ses couleurs se fondent les unes dans les autres, ses formes ne sont jamais complètement définies, laissant le spectateur avec un sentiment d’aspiration à quelque chose de transcendant, tout comme les mots de Rilke évoquent un désir d’union avec le divin ou avec les mystères plus profonds de la vie.

L’art de Dominique Meunier s’aligne également sur le concept japonais de yūgen, une esthétique qui célèbre la beauté de l’incompréhensible et du mystérieux. Ses peintures évoquent ce sens du yūgen à travers leurs textures superposées et leur palette de couleurs restreinte, suggérant des mondes à l’intérieur des mondes, des formes sur le point d’apparaître, pour se retirer dans l’ombre. Ce jeu de lumière et d’obscurité n’est pas sans rappeler les changements de ton de la poésie de Rilke, où chaque révélation est tempérée par un sentiment d’ignorance. Pour Dominique Meunier comme pour Rilke, l’ineffable n’est pas quelque chose à résoudre ou à décoder, mais à embrasser – un état d’être qui enrichit l’expérience de la vie du spectateur.

Les œuvres de Dominique Meunier nous rappellent le potentiel de l’art à se connecter avec le sublime et le sacré. Alors qu’une grande partie de l’art d’aujourd’hui cherche à choquer ou à provoquer, les peintures de Dominique Meunier sont plus douces, presque méditatives. Ils entraînent les spectateurs dans un état contemplatif, créant un espace pour réfléchir sur le but plus large de l’humanité et sa connexion au divin. Cette approche est particulièrement importante dans le paysage culturel fracturé d’aujourd’hui, où la laïcité et le matérialisme ont souvent éclipsé l’exploration spirituelle. L’art de Dominique Meunier ramène les spectateurs à un sentiment d’émerveillement, les encourageant à s’engager dans les mystères de la vie d’une manière profondément personnelle mais qui résonne universellement.

Le travail de Dominique Meunier aborde la crise contemporaine du sens en suggérant que la beauté, l’immobilité et l’introspection ne sont pas simplement des valeurs esthétiques, mais essentielles à l’expérience humaine. De cette façon, son travail a un effet thérapeutique, rappelant à la société la nécessité de voyages intérieurs au milieu de la poussée incessante vers la validation externe et le gain matériel. Ses peintures sont une invitation à trouver du réconfort dans la simplicité et à se reconnecter avec son moi intérieur, reflétant l’idée du poète John O’Donohue selon laquelle « la beauté n’est pas seulement une question de beauté... la beauté, c’est un devenir plus rond et plus substantiel. L’art de Dominique Meunier, comme la vision de la beauté d’O’Donohue, nous encourage à devenir des individus plus pleins et plus conscients en embrassant le silence et le mystère comme des parties essentielles de l’existence.

L’art de Dominique Meunier se distingue par une présence discrète mais profonde sur la scène artistique contemporaine. Ses œuvres résistent à l’interprétation facile, offrant plutôt des espaces de contemplation qui deviennent de plus en plus rares dans la vie moderne. En puisant dans des thèmes spirituels et existentiels, il offre à la société une alternative au bruit et à la superficialité de notre époque. À l’instar de la poésie de Rilke, les toiles de Dominique Meunier nous invitent dans une danse éternelle entre la lumière et l’obscurité, entre la présence et l’absence. Ses peintures visent moins à capturer le monde visible qu’à évoquer les paysages intérieurs de l’âme, créant un dialogue qui parle au cœur même de l’expérience humaine. À travers son art, Dominique Meunier n’offre pas seulement un aperçu du sublime, mais une invitation à y habiter, à redécouvrir notre place dans le cosmos et à reconnaître la beauté sacrée en toutes choses.

Par Marta Puig. Editrice et rédactrice en chef Contemporary Art Curator Magazine

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Empyrée

Empyrée, huile et encre sur toile, 60 x 73 cm

Dans un passage, l’impression de la catharsis.

Au premier regard, l’œuvre de Dominique Meunier se caractérise par la radicalité de sa composition, par la présence de ses vides et la justesse de ses silences. Elle se distingue par l’austérité patente des formes et par sa gamme chromatique, mate et minutieusement réduite. Le célèbre adage dit que les apparences sont parfois trompeuses, cette maxime se vérifie de nouveau juxtaposée au travail de l’artiste. Car, ici, tel l’équilibre du ying et du yang, il est aussi question de pleins et de rondeurs enveloppantes. Ses œuvres sont à lire comme de véritables odes à la nature dans ce qu’elle a de plus tranquillisant et d’inspirant.

Le processus de production de Dominique Meunier est complexe et s’étire dans le temps. L’artiste ne fige pas ; Philosophe, il s’offre l’opportunité de voir naître la deuxième impression ; celle qui, du tourment à l’apaisement, permet d’y voir plus clair. Une fois le mortier au sable séché, il revient à la peinture et aux pigments. L’artiste ajuste, retire au couteau, à la truelle ou à la main. Son geste est tangible, puissant comme une respiration et sa peinture incorporée. Les tons sont chauds, végétaux et minéraux.

Avant lui, d’illustres adeptes de l’impression ont quitté les murs de l’atelier pour faire du paysage leur modèle privilégié. C’est Paul Cézanne qui, pendant plusieurs années, peigna Sainte Victoire et la mit au premier plan afin de trouver comment restituer l’ombre convexe si particulière de la montagne. C’est cette nature vibrante, lumineuse et symbolique que Dominique Meunier interroge. Il prospecte dans les lignes et la stabilité d’une montagne en réponse à la profondeur et à l’énergie d’un cours d’eau. Une invitation à arpenter des chemins de traverse, comme on tournerait les pages du carnet de croquis introspectif d’un promeneur contemplatif. Les plans sont souvent rapprochés et les cadres resserrés induisent alors un hors champ. C’est dans cet interstice, dans la craquelure d’un tableau, qu’une quête cathartique débute.  

Dominique Meunier fait il y a une vingtaine d'années une expérience de mort imminente.

De cet épisode restent des images, des réminiscences mais aussi une thématique, celle du passage si perceptible dans son travail. Nombre de ses œuvres renvoient à un poème chinois datant du III ème siècle, écrit par Tao Yuanming, père des poèmes paysagistes. Au travers de ce conte, l’histoire d’un homme qui découvre, au hasard d’une partie de pêche, un passage menant à un pays oublié, utopique et heureux. Le pêcheur, malgré les nombreux balisages laissés, ne parvint jamais à revenir à l’entrée de ce monde secret au parfum si persistant de fleurs de pêcher.

Il paraîtrait que, dans les croyances taoïstes, le pêcher soit le symbole de l’immortalité.

Ces pérégrinations artistiques et fondamentales ne semblent alors n’avoir d’autre finalité pour l’artiste que de nous mener sur le chemin d’une plénitude oubliée. Le calme régnant dans la poésie de ses paysages nous conduit, entre fugacité et persistance, à l’état méditatif.

La nature semble être pour lui une source inépuisable d’inspiration. Comme Claude Monet à Giverny avant lui, Dominique Meunier possède son propre jardin aquatique. Dans l’idéalisme d’une nature chinoise réinventée et le zen des jardins japonais flottent les nymphéas et avec eux, une impression d’absolu retrouvé.

Sarah Heussaff, critique d'art et spécialiste française des Disability Arts.

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Reflets, acrylique et texture sur toile, 40 x 120 cm

 La réalité enfouie du cosmos et de ses mystères...

Quelles motivations poussent-t-elles un artiste à consacrer le début de sa carrière ou même sa carrière entière à poursuivre la lumière ; le signifiant de l’attachement à la vie et la référence à l’urgence de l’essentiel et de la pureté ? Ces deux composantes essentielles et existentielles n’étaient-elles pas éteintes dans son âme malgré l’horreur du chaos vécu et devenaient-elles le fruit lumineusement accueilli par la création artistique et la spiritualité ?

Quel sens donné à cette luminosité traversant les couleurs et les noirceurs, les vocations similaires ou contraires qui s’attirent et se rivalisent mais qui, en lui et chez lui, demeurent et meurent malgré la présence de multiples autres échappatoires avec innombrables moyens d’expressivité et d’accessibilité ?

Quelle définition donnée à l’idée de l’invisible comme refuge protecteur, comme envie enflammée qui ne se voit pas mais qui se sent au fond, s’entend de loin et s’étend sans frein par et à traves l’art tellement inspirante guérissante ?

Cette idée serait-elle une source d’inspiration pour les créations artistiques de Dominique Meunier ? Serait-elle sa propre destination indéterminée dont le devenir psychologique est un pur voyage spirituel dans le temps et dans l’espace pour « contaminer » le contenu d’une créativité qui nous éclaire sur un rapport plus intime aux choses, étant imprégné par l’empreinte du temps sur la matière et sur l’émotion ?

Il s’agit des échanges, des interrogations et des idées recueillis autour du parcours artistique de notre peintre et poète visuel. Une trajectoire qui prend toute son ampleur et son intensité d’un accident survenu un jour au hasard comme tout drame ou tout imprévu venant bouleverser, en une fraction de seconde, une conscience, un être, un état d’esprit ou une vie. Et depuis tout a changé ; tout a chamboulé ? Qu’est-ce qui l’a poussé à poursuivre une lumière à trait éphémère qui lui échappait à chaque fois qu’il croyait l’avoir rattrapée ?

Et même, en dehors de son atelier, il ne s’ennuyait pas de la supplier et de suivre ses silences, ses méditations et surtout de concevoir ses configurations du beau à travers son art ? Serait-elle sa propre façon de reconstruire ses fragments et de ses souvenirs ?

Ses tableaux sont l’essence même de la fécondité du vide et d’une histoire racontant en silence le retour d’une vie qui s’est accrochée jusqu’au bout après un départ pour donner essor à son art ; un art pour célébrer cette « réincarnation » comme renaissance de l’invisible et mode de rapprochement entre deux mondes qui s’entretuent et s’entrevivent par l’art.

Ce dernier se contente de valoir ce qui n’a pas été pensé ou projeté par le configuré. C’est l’art dans l’art, le bleu dans le bleu, le net dans le flou, le sens propre dans le figuré pour ancrer dans le réel ; sa rencontre avec le fabuleux et l’irréel.

On ne peut contester la fécondité de l’idée du vide comme univers artistique et poétique enrichissant et inspirant ni négliger la force insoupçonnée du silence et ses réserves. Etant donné ce que ces derniers sont une urgence intérieure et extérieure. Dans les toiles de Dominique Meunier, sa réponse est toujours claire quand la question est de retour :

« Je voudrais être une âme de silence. Demeurer dans le silence qui est la respiration la plus profonde de l’être, c’est comme prier jusqu’à ce que l’on entende le divin. Cette prière, je l’entends notamment dans mes cathédrales minérales, mes natures silencieuses, ces montagnes qui m’enveloppent et que je vous offre dans leurs textures et leurs lumières jusqu’à l’iridescence divine. Pour que vous y trouviez, vous aussi, le repos et la limpidité d’un au-delà caché dans le silence des cimes. Au-delà du sujet que constitue le paysage, je tente de peindre ce qui ne se peint pas : le silence où sont tapis les secrets du monde Il s’agit de peindre la poésie harmonieuse du silence afin que chaque silence soit parfaitement à sa place. Alors le silence devient présence entre le vide et le plein et ouvre un espace où tout devient possible. C’est l’infinité des possibles, comme une immensité qui est la seule à faire paysage »

Le parcours d’un artiste est celui d’un être humain qui se découvre dans sa dimension humanitaire et humaniste.  Il se nourrit du courage de se dévoiler et de faire face de ses plis obscurs jusqu’à aller embrasser ses plaies et ses douleurs et jusqu’à se réconcilier avec son âme souffrante et volante ! Il est bien une question de déclic qui coïncide avec l’aventure de s’élancer dans une quête artistique sans relâche et qui permet de percer le secret du monde invisible. 

« […] je cherche une meilleure connaissance de la réalité ultime des phénomènes cosmiques afin de capter le sensible au-delà des apparences, celles d’une communication secrète entre les mondes invisibles et sensibles qui nous échappe mais que j’ai vue »

La lumière rencontrée au seuil de la mort se révèle être le refuge et l’abri. Elle lui a permis de mettre en ordre le chaos de ses émotions traumatiques, d’explorer les énigmes de la nature et d’être doublement touché par les mystères de la vie.  Par son art, il cherche à cristalliser et à éterniser cette lumière et à marquer la présence d’une réalité spirituelle accentuée par les épreuves existentielles.

Sa conviction artistique est intimement liée à ce que disait Gao Xingjian qui se résume en ces mots : « La peinture vient de l’endroit où les mots ne peuvent plus s’exprimer. Je ne [peins] pas pour laisser quelque chose derrière moi, mais pour soulager ma souffrance. Si l’homme a besoin du langage [de l’art], ce n’est pas seulement pour communiquer du sens, c’est en même temps pour écouter et reconnaître son existence. »

La plupart de ses toiles se caractérise par cette passerelle, cette connexion entre l’intérieur et l’extérieur, le silence et la lumière ou comme disait Baudelaire ces « correspondances » entre l’ici-bas et l’au-delà. Malgré la mélancolie de l’artiste, la forte présence métaphorique de l’homme entre deux univers est bien mise en exergue d’une manière euphorique offrant à la transposition toute son expansion. En outre, il qualifie la peinture par une vraie catharsis ou par un refuge salvateur qui permet de voir le monde autrement et d’apprécier les oxymores qui expriment, à la fois, la différence et la ressemblance entre la vie et la mort, entre le vide et le plein qui « se font une sorte de charité mutuelle » ; dans une fusion spiritualiste où la réalité se mêle à l’illusion en faisant l’éloge de l’expérience silence et de la fécondité du vide. 

Par ailleurs, son expression artistique est le tremplin de son optimisme dans ses multiples dimensions y compris la dimension éphémère et l’acmé de la vibration de ses émotions y compris traumatiques. Quant à lui, elle incarne le mouvement dans ce va-et-vient entre la conscience et l’inconscience, l’esthétique épurée et l’esthétique parée et le constant et l’évanescent.  Cette démarche rythmée a l’avantage de réguler le chaos et de servir à tout apprendre de nouveau dans la vie par un retour aux sources et aux origines.

Toujours en quête d’une meilleure connaissance de la réalité enfouie du cosmos et de ses mystères, une sensibilité aiguë se manifeste et se veut plus qu’illustratrice de toutes composantes par le biais de l’art. L’impact de la douleur sur le corps est toujours de retour dans ses témoignages comme le montre d’ailleurs cet extrait : « Le corps a aussi sa mémoire et les douleurs quotidiennes savent me remémorer tous les jours le chaos vécu. Alors je peins et m’interroge chaque jour sur ce que j’ai vécu, pourquoi j’ai survécu et ce que j’ai vu. Je continue à penser à ma rencontre avec les êtres de lumière, à la lumière elle-même, à cet espace de liberté sans fin dont j’ai fait l’expérience et je me questionne sur les racines de la vie et donc celles de la mort, qu’est-ce que mourir, quel est le fil d’Ariane vers la mort, quelle est la porte sur l’après-vie ? Cet événement aux répercussions considérables me rappelle tous les jours la fragilité inhérente à toute vie et l’impermanence. » 

Sur les traces de son passé, notre artiste, n’imaginait pas faire une telle découverte surtout qu’il a, longtemps, voulu comprendre l’histoire de ses premières impressions artistiques et émotions esthétiques et l’origine de sa vocation philosophique pour l’observation et pour la valeur contemplative de la nature et de ses éléments.  Concernant ce point, il s’agit bel et bien d’une affaire de généalogie familiale. C’est à sa mère peintre et dessinatrice qu’il a eu ces affinités artistiques et cette sensibilité profonde. Sans trop chercher à interpréter ses influences, la vision intérieure du paysage qui transperce ses toiles, explore le lien non seulement avec les pérégrinations, les espaces idylliques et les préoccupations humanitaires de Camille Corot mais aussi avec le réalisme de Gustave Courbet.

Grâce à la poésie visuelle et à l’art pictural, Dominique Meunier, donne de la voix à la divinité par la distance essentielle et l’ouverture à « la plénitude lumineuse ». Son art est sa véritable vie et sa mère-lumière, elle ne meurt jamais car elle a pris l’âge de l’univers. 

Préface du livre " Aux bords de l'absence et de l'imperceptible - Dominique Meunier par Hanen Marouani, Docteur ès lettres françaises. Elle est l’auteure de quatre recueils de poésie :  Tout ira bien (Editions Le Lys Bleu, 2021), Le sourire mouillé de pleurs (Editions L’Harmattan, 2020), Le soleil de nuit (Alyssa édition & diffusion, 2020), Les profondeurs de l’invisible (Edilivre, 2019). Elle est également traductrice d’un recueil de poésie du poète palestinien Mohamed Bakria qui s’intitule « Vainement, je chante » paru aux éditions l’Harmattan, Paris 2020. Participation dans l’anthologie bilingue italien-français Sur la route de la poésie et de la lumière, Rome, Aga et Paris (Editions L’Harmattan, 2019).